Il arrive de temps en temps qu’un art nourrisse tous les autres ou qu’il serve de creuset pour leurs recherches. C’est ainsi qu’au Bauhaus, Walter Gropius voyait l’architecture. C’est aujourd’hui le rôle que tient l’art de la marionnette.
Cessant d’être réservée aux enfants, la marionnette traverse les frontières du théâtre, de la danse, de la vidéo et du cinéma, aussi bien que des arts plastiques. Combinant les héritages des avant-gardes et l’éclatement des formes de l’après-68 avec la sculpture hyperréaliste, l’image projetée ou les arts numériques, les marionnettistes renouvellent les arts de la scène tout en investissant les territoires de la performance ou de l’installation. Le succès international d’artistes comme Philippe Gentil, la Handspring Puppet Company ou Gisèle Vienne, et l’audience que touchent de nombreux festivals, tel celui de Charleville-Mézières, qui se tiendra cette année du 18 au 27 septembre, ou des institutions spécialisées comme le TJP, Centre Dramatique National de Strasbourg, démontrent les attentes du public.
Il était temps qu’artpress, attentif aux nouvelles voies ouvertes par l’art, consacre un numéro entier aux marionnettes. Richement illustré comme toute la collection artpress2, ce numéro envisage les multiples hybridations de l’art de la marionnette et ses manifestations en France comme à l’étranger.
Les meilleurs spécialistes y ont collaboré. Il a été coordonné par Carole Guidicelli, docteur de l’université à Paris 3 et Didier Plassard, professeur à l’université Paul Valery de Montpellier.