Si l’Histoire a accueilli dans son rang la révolution de Mai 68, celle du mois de juillet qui traversa le Festival d’Avignon semble avoir été reléguée à sa marge. Émeline Jouve propose une immersion dans ce mois d’été 1968 avignonnais grâce aux témoignages de ceux qui ont vécu les évènements de juillet et de ceux qui sont revenus sur cette période passionnée par le biais de la fictionnalisation.
Entretiens avec Philippa Wehle, Hans Echnaton Schano, Robert Milet, Edmond Volponi, Melly Puaux, Lucien Attoun, Claude Eveno, Jean-Guy Lecat, Sonia Debeauvais, Jack Ralite, Laure Adler, Jean-Jacques Lebel, Pascal Ory, Bernard Bloch, Christian Bourgeois, Jean‑Marc Peytavin, Serge Pey, Michel Mathieu, Ghislaine Thomas, Ernest Pignon‑Ernest, Jean-Marie Lamblard, Jean-Marie Piemme, Brad Burgess, Jacques Téphany, Denis Guénoun, Olivier Py, Stanislas Nordey et Philippe Caubère.
Si l’Histoire a accueilli dans son rang la révolution de Mai 68, celle du mois de juillet qui traversa le Festival d’Avignon semble avoir été reléguée à sa marge. Pourtant, la XXIIe édition du festival, sous la direction de Jean Vilar, déchaîna les passions avec la même intensité que celles qui habitaient et agitaient les acteurs des contestations printanières ayant ébranlé le pays jusqu’à la dissolution de l’Assemblée et l’organisation de nouvelles élections en juin.
Se rejouait à Avignon la révolution alors étouffée par Charles de Gaulle, et le festival devint ainsi le théâtre de tensions entre les ennemis du « Supermarché de la culture » et les défenseurs d’une conception vilarienne du théâtre populaire.
Le Living Theatre, invité à présenter trois pièces — dont la création Paradise Now — cristallisa beaucoup de ces tensions de par ses prises de position. Avignon 1968 et le Living Theatre est une immersion dans ce mois d’été 1968 avignonnais : ce voyage dans le temps est pris en charge par des témoins ayant vécu les évènements de juillet et dont les entretiens sont retranscrits dans ce volume, mais aussi par ceux qui sont revenus sur cette période passionnée par le biais de la fictionnalisation. La réactualisation de ces souvenirs rend compte de crises qui continuent à secouer un monde de la culture qui n’a de cesse d’interroger les rapports entre l’art et le politique (l’institution, la révolution) mais aussi entre l’art et le poétique (le beau, le transcendant).