Organisée dans le cadre du programme de recherche « Lumière de Spectacle » au sein du laboratoire CEAC (Université de Lille), cette journée d’étude s’intéressera à l’animation et à la suggestion de présences inquiétantes par le biais de la lumière dans les pratiques marionnettiques.
Selon Nicholas Royle, l’inquiétant est « lié à l’étrangeté des cadres et des frontières, à l’expérience de la liminalité » . Au seuil entre l’inanimé et l’animé, la marionnette, comme l’ombre, l’objet ou le robot, est un moyen privilégié pour évoquer une présence inquiétante. La lumière qui « éclaire » n’a pas forcément l’effet rassurant attendu : souvent elle ne diminue pas, mais augmente plutôt le sentiment d’incertitude que l’on ressent en présence de ces entités car elle permet d’animer et de transformer l’immatériel, de suggérer la présence du vivant et d’invoquer sa marginalité et sa dualité, voire sa multiplicité.
Alors que les artistes et les théoriciens du théâtre sont de plus en plus conscients de l’interaction entre la lumière et les formes marionnettiques (e.g. Philippe Genty et Robert Wilson, et plus récemment Cie Non Nova, Cie Espace Blanc et beaucoup d’autres), la recherche académique est restée relativement silencieuse sur le sujet jusqu’à présent (bien qu’il faille mentionner l’important travail de Cristina Grazioli). L’objectif de cette journée d’étude est de commencer à combler cette lacune.
L’étude des pratiques marionnettiques du point de vue de la lumière – qui inclue le noir et l’ombre – offre un terrain fertile pour une réflexion autant poétique et philosophique qu’esthétique et scénique.
Comité scientifique :
Cristina Grazioli (Università degli Studi di Padova)
Yanna Kor (CEAC, Université de Lille)
Véronique Perruchon (CEAC, Université de Lille)
Les propositions de communication (300-500 mots) accompagnées d’un titre et d’une courte présentation biobibliographique (environs 100 mots) sont à envoyer avant 31 août 2024 à :
yannakor7@gmail.com