Édité sous la direction de Jamil Dakhlia, Delphine Le Nozach et Céline Ségur, éditions universitaires de Lorraine, Questions de communication, 2017, 250 p., 20 €
L’ouvrage explore la notion de public populaire et prolonge ainsi la réflexion engagée dans À la recherche des publics populaires : Faire peuple. Il propose un examen des publics populaires, tant dans leur composition que du point de vue de leurs membres : quelles sont leurs activités ? Quelles relations ces publics entretiennent-ils avec les « performances » qui les suscitent ? Comment leurs membres tirent-ils satisfaction de leur focalisation sur des objets communs ? Il s’agit aussi d’examiner les jeux d’identité des publics populaires. Leurs représentants se reconnaissent-ils dans les étiquettes qui leur sont apposées ? Comment les fans perçoivent-ils les (dis)qualifications dont ils font l’objet ? De quelle manière se perçoivent-ils individuellement, et les uns par rapport aux autres ?
L’« être peuple » pose également la question des conditions de mise en place d’une intentionnalité collective de type populaire, objet de nombreuses discussions – savantes et profanes – lors des grands rassemblements des printemps arabes ou de janvier 2015 en France.
Les textes sont rassemblés autour de deux lignes directrices. La première, « (re)constructions de publics », est consacrée aux phénomènes de désignation et de qualification des publics populaires. Les variations expriment, de ce fait, les transformations culturelles de notre société. La seconde s’intéresse aux « performances »; elle analyse la dialectique entre l’identité externe au groupe – dans un rapport souvent complexe dû au supposé regard d’autrui – et son identité interne, origine de sa cohésion.