Quatre scènes conventionnées (L’Espace Jéliote – Scène conventionnée d’Oloron-Ste-Marie ; L’Hectare – Scène conventionnée de Vendôme ; Le Théâtre – Scène conventionnée de Laval ; Le Sablier – Pôle des arts de la marionnette en Normandie) ont reçu un courrier du ministre de la culture, Franck Riester qui leur a annoncé un soutien financier dès l’année 2020 vers la labellisation «Centre National de la Marionnette». Ce courrier fait suite au discours du ministre aux BIS de Nantes le 23 janvier dernier où il a pu déclarer l’intention de ce soutien ainsi que celui vers deux Lieux-Compagnies missionnés pour le Compagnonnage pour leur structuration.
Il y a d’abord lieu de saluer la reconnaissance du travail de ces équipes qui sont au service de la création artistique, en particulier de la marionnette, et de voir à cette occasion une véritable avancée du Ministère de la culture dans la reconnaissance de notre champ artistique. Il nous faut toutefois rappeler que ce label n’a pas encore d’existence juridique et que les modalités d’application du cahier des charges restent encore à être définies avec l’État.
Ce soutien doit pouvoir apporter à ces lieux des moyens supplémentaires pour la création des arts de la marionnette. Ce qui constitue une bonne nouvelle et qui doit engendrer un mouvement pour l’ensemble de notre secteur. Les deux Lieux-Compagnies missionnés pour le Compagnonnage, ‘Bouffou Théâtre à la Coque’ situé à Hennebont, ainsi que ‘Le Tas de Sable – Che Panses Vertes’ situé à Rivery, recevront un soutien en 2020 de la part du ministère pour les accompagner dans l’adaptation de leur structure en vue d’une labellisation « CNM » en 2021.
Ce mouvement ainsi amorcé doit aboutir à l’existence d’une dizaine de CNM sur l’ensemble du territoire national. Nous suivrons cette évolution avec vigilance dans un souci d’équité territoriale afin que ces outils participent pleinement à travers leurs missions à une dynamique collective.
Ce travail que mène THEMAA conjointement avec Latitude Marionnette est aussi à saluer, ainsi que les individus qui s’y impliquent. C’est dans la construction d’une intelligence collective que nous pouvons faire valoir les spécificités de notre art et obtenir les moyens nécessaires à l’exercice de nos métiers.
Il reste encore du chemin pour que nous soyons forts de nos espaces communs. Nous devons prendre cette avancée comme le moyen de renforcer notre secteur et de l’adapter aux enjeux à venir : formation, transmission, professionnalisation, conditions économique de la création, construction des relations aux publics, structuration depuis l’échelle des territoires locaux jusqu’à l’international, etc.
Il nous faut encore être vigilants, bien sûr, mais également veiller à nous adapter aux mutations que nous voyons, pour mieux nous projeter dans l’avenir d’un art riche de sa diversité.
Nicolas Saelens,
Président de THEMAA