Qu’il est encore difficile de formuler des vœux pour cette nouvelle année ! Certes, notre champ professionnel se voit doter enfin d’un label national reconnaissant notre art comme essentiel au paysage culturel français. Sept lieux vont bénéficier de cette avancée et donc permettre à des artistes de pouvoir travailler dans de meilleurs conditions. Souhaitons que ce mouvement se poursuive et alimente l’ensemble de notre profession !
Mais nous ne sommes pas sorti.e.s de la crise. Nous constatons de nombreuses annulations contre lesquelles les compagnies comme les artistes ne sont pas, ou peu, protégés et nous sommes loin d’avoir repris nos activités à « la normale », si tant est qu’il le faille.
En lisant les deux derniers communiqué de deux syndicats, le Synavi et le Syndeac, l’un intitulé « Le passe vaccinal n’est pas une solution, c’est un nouveau problème ! » et l’autre « La culture ne ferait-elle pas partie du schéma éducatif national en temps de crise ? », nous pouvons constater que le sens même de nos actions publiques est menacé et qu’il ne prend corps dans aucun projet politique s’exprimant aujourd’hui en vue de la présidentielle.
La crise que nous vivons n’est pas que sanitaire. Reprenons les mots de Barbara Stiegler citant Richard Horton : « Covid-19 is not a pandemic. Il s’agit plutôt d’une « syndémie », d’une maladie causée par les inégalités sociales et par la crise écologique entendue au sens large.»
Alors, il va nous falloir prendre force et courage pour résister aux mouvements cynique de la normalité et du « on fait comme d’habitude ». Il est évident que ce que nous traversons doit nous amener à nous déplacer dans nos pratiques. Les échanges lors des rencontres de THEMAA « Covid, les Métamorphoses » et les rendez-vous du commun, nous ont confirmé et nous confirment ce désir-là. Nous poursuivrons cette année ce mouvement avec le troisième volet des rendez-vous du commun intitulé : « Créer et se créer : Parcours de vie de marionnettiste, créer à la dimension d’une vie humaine, de citoyen ».
Nous pourrons partager ces constats, ainsi que l’ensemble des actions de notre association lors de la prochaine assemblée générale les 21 et 22 juin prochain aux Musées Gadagne à Lyon.
Souhaitons aussi que la mission portée par Frédéric Maurin concernant la marionnette à Charleville-Mézières et plus particulièrement l’Institut International de la Marionnette permette à cette institution de sortir de sa fragilité budgétaire et structurelle. Qu’elle retrouve son rayonnement et puisse transmettre aux nouvelles générations d’artistes marionnettistes un enseignement à la hauteur des enjeux à venir et continuer à ouvrir aux chercheuses et aux chercheurs des espaces de travail et d’échanges avec des artistes.
Enfin souhaitons nous de la joie pour œuvrer ensemble dans ce temps de mutation.
Nicolas Saelens, président de THEMAA