Sur le vif

Auteur: Laurent Grais Chloé Houbart

Mise en scène: Quand j'étais petit, chaque soir j'étais friand d'histoires et de contes pour m'endormir, m'endormir en prolongeant cette magie que l'on me racontait, y penser les yeux mi-clos et doucement m'enfoncer dans le monde des rêves. Chaque histoire était comme un nouveau trésor une pépite dans l'escarcelle de mes assoupissements et je n'ai jamais oublié la richesse de ces moments privilégiés.Plus tard, j'ai voulu m'adresser au très jeune public et leur proposer une de ces friandises de l'esprit. La forme du conte s'est naturellement s'imposée avec ses larges possibilités de connivence avec les petits, la magie, le surnaturel dans la narration, une nature qui se personnifie à loisir et naturellement communique avec le héros, un cheminement du personnage principal traitant en sous texte des transformations de la psyché.Dans notre histoire, le petit héros, Noisette, traverse la forêt malgré l'interdiction de maman, il se rêve en roi de ce nouveau royaume et va de découverte en découverte. Il rencontre bien sur des personnages dont il n'est pas le « petit roi » comme dans sa maison. Au contact de ces inconnus, il grandit et apprend que sans être le centre du monde, on peut avoir une place, surmonter ses angoisses et découvrir toute la force de son courage.Cette aventure est un récit de transformations du héros. Le voyage de Noisette lui donne accès à une conscience supérieure, et le sensibilise à la nature profonde des êtres.Il me plaisait de faire découvrir à ce petit public les jeux et les possibilités que nous offre le théâtre tout en respectant leur préhension du monde.Lire simplement, commencer à incarner tout en lisant, raconter en musique, chanter, basculer totalement dans l'illusion, faire des allers-retours entre ces modes de jeux et s'en amuser afin d'alimenter un des ces plaisirs merveilleux de l'enfant, la répétition inlassable des histoires.Pour cela, nous avons choisi les moyens suivant pour inventer notre mise en scène :castelet d'ombre, castelet de marionnettes, narration, chant et musique.On a pris soin de construire l'espace ; trois castelets sur roulette : un ensemble « maison-jardin » et deux arbres. Ce sont des support de jeu. Un des arbres, le roi de la forêt abrite des portes qui seront ouvertes pour les besoins de l'histoire. Les deux arbres donnent aussi l'illusion de la forêt.Les ombres serviront de support à l'illusion, elles sont explorées dans leurs caractéristiques essentielles, qui jouent de plusieurs éléments : la ressemblance, la distorsion, la disparition et la superposition.Sur l'écran, surgit l'image colorée, fragile dans son alliance avec la lumière, forte dans son contour, son trait, son émotion. Sur l'écran apparaissent des formes en mouvement. L'ombre joue avec les métamorphoses, l'ordinaire est grandi.Les manipulateurs deviennent des pinceaux qui tracent sur la toile, avec de simple figurines tantôt un tableau, tantôt une image qui s'anime. Ils jouent avec les frontières, on peut les retrouver devant l'écran utilisant la narration, la musique et les marionnettes pour re-jouer et enrichir le propos. Laurent Grais

Technique: conte ombres colorées musique sur scène