Sur le vif

Victor est un vieux monsieur qui, retrouvant après des années un objet qui lui est cher, prend enfin le temps de regarder le chemin qu’il a parcouru. Toute son existence a été tournée vers les autres, à tenter de les comprendre, de les aider, de les amener à se rencontrer, puis à essayer de s’intégrer, de se fondre dans le moule, de se faire accepter comme l’un des leurs. Il pensait que son bonheur passait par là, mais il ne parvint jamais à trouver la bonne formule, et laissa fi ler sa vie sans parvenir à trouver sa paix intérieure, sa petite place dans ce grand monde.

De grandes actions en coups de folie, persévérant dans sa quête, sa vie l’aura mené partout. Assis sur les certitudes de son grand âge, ses souvenirs lui font alors prendre conscience d’une chose.

Et si sa place était justement sous son nez, depuis le début ? Et si les prétendues erreurs du passé, les soit-disant catastrophes qu’il a provoquées, n’en étaient pas au bout du compte ? Et si toutes ses tentatives n’avaient pas été vaines ?

Il a cherché partout ce qu’il avait déjà. Lui.

Intention

À travers ce spectacle, nous questionnons la solitude du quotidien sous toutes ses formes, mais aussi les moyens de communication. Malgré notre proximité avec les autres – sur notre lieu de travail, chez nous, dans nos villes -, nous sommes toujours plus isolés, à l’image des personnages de Roy Andersson dans Nous, les vivants.
De même, la multiplication des moyens dits ‘de communication’ détruit cette dernière. On échange des idées qui ne sont plus les nôtres, sans plus faire attention au monde qui nous entoure, à notre voisin de palier, aux personnes croisées dans la rue. On s’impose partout dans le monde virtuel, mais on s’ignore dans la vie réelle, tout comme Budaï, le héros de Ferenc Karinthy, qui se heurte à cette réalité dans le roman Epépé.
Nous proposons un spectacle sans texte, dans une langue non identifiable. Peu importe les mots échangés, l’important est de prêter attention. Cela est souvent suffisant pour comprendre l’autre, ses attentes, ses envies, ses questions et ses doutes.
Victor, un personnage qui traverse les âges, veut briser cette solitude omniprésente. Une solitude qui lui est devenue insupportable, peut-être parce qu’elle le renvoie à ses propres errements et à l’inconsistance de son existence. Il va tenter d’entrer en communication avec l’autre pour lui venir en aide, ou pour se tirer lui-même de situations compliquées.
Mais notre héros n’est pas seul dans cette aventure. Dans la roulotte, autour de lui, ça se bouscule… Deux évadés, toujours à l’affût du moindre objet à dérober : voici les brigands. Un homme dépassé par la réalité qui se réfugie dans les images de sa télé : c’est l’épicier. Une foule vêtue de noir et masquée de blanc : c’est la société urbaine des métro-boulot-dodo-je-suis-pas-dispo…
En tout, une dizaine de personnages, deux manipulateurs et une musicienne-à-tout-faire cohabitent dans cette roulotte, sur un petit carré de scène, pour illustrer et questionner ce que le monde nous impose, et les moyens d’y trouver sa place.

Distribution

Marionnettistes : Zoé Poutrel, Vincent Varène
Musicienne : Alice Huc
Régie : Jorge Torres Morales

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Dossier artistique

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