Sur le vif

Spectacle La caresse du papillon

Théâtre de Céphise

Auteur: librement inspiré des albums de Christian Voltz, La Caresse du papillon - Éditions du Rouergue , Vous voulez rire -Éditions du Rouergue et La Forêt blanche et noire - Éditions Seuil Jeunesse

Mise en scène: Théâtre de Céphise

Technique: Marionnettes sac/ objets/2 marionnettistes - Espace scénique 4m/4 m - Prise de 16 A - Noir salle - jauge 80 spectateurs.

Nino, s’interroge sur la disparition soudaine de sa grand-mère, Mamita. Elle est partie, lui dit-on, mais où ? Son grand-père, Papito,  ne sait quoi lui répondre. Alors l’enfant s’évade dans son imaginaire. Il évoque sa grand-mère auprès d’une série d’animaux, de l’asticot à la baleine, mais chacun préfère se plaindre de sa vie, rêvant d’être autre chose que ce qu’ils sont.

De retour au jardin, Nino insiste auprès de Papito qui plante quelques radis que Mamita aimait beaucoup. Papito, après avoir évoqué le ciel et la terre, préfère alors se souvenir de Mamita et dire à Nino qu’elle est sans doute dans ce jardin qu’elle aimait tant, légère, finalement comme une caresse de papillon.

Intention

Ces dernières années ont été un temps important de diffusion de spectacles mais également de recherches, de réflexions sur la mise en œuvre d’un nouveau projet. Je souhaitais travailler sur un projet de spectacle jeune public. Puis je suis allée au Bénin en tournée et former des jeunes à la création et à la manipulation de marionnette. Pour préparer mes différentes interventions notamment auprès d’étudiants en art dramatique, je me suis replongée dans la littérature jeunesse et redécouvert les albums de Christian Voltz (que je connaissais par ailleurs lorsque je travaillais pour le Salon du Livre Jeunesse de Beaugency). J’ai beaucoup tourné autour de trois de ces albums : « La caresse du papillon », « une forêt blanche et noire » et « Vous voulez rire ? ». Ces trois albums présentent le personnage de la Mort, de manière poétique, drôle et avec beaucoup de douceur. Moi qui ne suis pas très à l’aise avec la question de la mort, son approche m’a beaucoup touchée. Il y a ici quelque chose de juste, qui atteint une forme de grâce et de simplicité.

Les grandes questions existentielles, les hypothèses philosophiques chez l’enfant, notamment vers 4 ou 5 ans, ont très vite fait écho à ces albums. Il m’a semblé juste que le personnage principal soit l’enfant, qu’on se mette à sa hauteur et qu’on le suive dans le cheminement de ses réflexions sur la question de la disparition de sa grand-mère.

La Mort est, de fait, fascinante, mystérieuse et incontournable. Aussi, travailler la construction d’un spectacle autour de cette question insoluble peut apporter une grande licence poétique et un espace de liberté étonnant. Il me plaît d’être sa manipulatrice, il me plaît de jouer avec la Mort …
Le rapport entre le réel et l’imaginaire m’apparaît alors essentiel dans le traitement du jeu, de la mise en scène. Les marionnettes sont bien à cet endroit là. Le travail de la lumière et du son viendront soutenir cette direction artistique.

Ce spectacle s’adresse au jeune public (à partir de 5 ans), se veut être une petite forme pour deux marionnettistes. Pour rejoindre le travail de Christian Voltz, je m’attacherai à créer des marionnettes en matériaux de récupération, des matériaux qui ont vécu et qui sont au rebus…je travaillerai aussi le papier et le fil de fer pour apporter quelque chose de l’ordre de la fragilité.

Parti-pris de mise en scène :
Le déroulé sera centré sur le questionnement de l’enfant quant à la disparition de sa grand-mère.
L’espace de jeu sera d’une part dans le quotidien réel de l’enfant, le jardin, et d’autre part, dans son imaginaire où il peut interpeller toutes sortes d’animaux dans le jardin, dans son environnement mais plus il avancera dans ses rencontres et dans ses réflexions, plus l’univers deviendra fantasmagorique comme le fond de l’océan de la baleine, métaphore du rêve. L’enfant peut passer d’un univers à l’autre.
Le personnage de la Mort évolue dans le réel (le jardin), marque un fait réel (le décès de la grand-mère) mais s’échappe grâce à sa beauté, sa musique (la salsa) qui lui apporte un traitement ludique. Enfin, cette Mort se transformera à vue en arbre où viennent nicher les oiseaux : elle sert à quelque chose !
Il fallait signifier la mort de Mamita : Celle-ci a appris une comptine à son petit fils. Elle continue à chantonner en rentrant chez elle, de plus en plus bas, puis plus du tout, tout en s’immobilisant complètement. Un store se baisse sur elle avec son portrait. Un papillon vient se poser sur le cadre, évoquant l’esprit de Mamita qui vient taquiner Papito et l’enfant.
Papito, le grand-père, souffre de l’absence de sa femme. Il ne sait pas répondre aux questions de l’enfant. Il peut être dans une forme de déni tout en parlant à Mamita, comme si elle était là… Les saisons marqueront son temps de deuil et d’acceptation.
Les animaux sont des éléments de l’imaginaire de l’enfant, comme une histoire qu’il veut entendre… et tout au long de laquelle il pourrait trouver des éléments de réponse à sa question sur la disparition de sa grand-mère.

La Scénographie 
L’espace scénique évoquera l’univers d’un atelier. Cartons, métal rouillé, bois etc… Il sera composé essentiellement d’une table. Sur son plateau, il y a le jardin de Mamita et Papito. Celui-ci peut y planter un cerisier, l’asticot peut sortir à la surface de la terre, des escargots peuvent avancer lentement, marquant ainsi le temps qui passent.
Plus concrètement, sur cette table, deux caisses, en bois ou en métal, évoquent la maison de Mamita et Papito ou le refuge du Loup… Cette table dont le plateau est le sol du jardin, recèle des trappes pouvant s’ouvrir pour faire apparaître certains animaux comme l’asticot, le lièvre….
 Des objets traînent : un porte manteau où pend un parapluie d’où sortira un aigle et un balai serpillière, niche du chien. La scénographie associera matériaux et animaux.
Le jardin est le lieu où le temps passe au rythme des saisons. L’histoire commence à l’automne, passe par l’hiver pour arriver au printemps. Aussi les marionnettistes installeront à vue les ambiances de chaque saison.

Le travail sur la lumière gardera ce côté récup. Il y aura deux lampes d’architectes en face avec des ampoules led et une lampe (style grosse lampe de chantier) au dessus de la table (ampoule led avec variateur de couleurs et d’intensité).

L’idée de recycler les matériaux pour le décor, les marionnettes, la lumière permet de garder également la thématique (des objets « morts » réutilisés) et de créer une esthétique à la fois irréelle, comme ci nous avions accès à l’imaginaire de l’enfant et bien réelle comme le jardin de Papito.

Le travail sur le son
Le son complètera ce voyage entre réel et imaginaire. Il sera comptine que Mamita chantonne et a apprise à l’Enfant mais aussi il viendra ponctuer le spectacle à chaque changement de saison. Il amènera également l’univers des questions et de l’imaginaire de l’enfant comme une étrangeté. Enfin, il habillera la Mort, à la fois joyeuse et trémoussante ou mélancolique et poétique. Mathieu Gaborit créera cet univers sonore…
Une quinzaine de marionnettes 
- les humains  (L’Enfant, Papito, Mamita) sont des marionnettes sac/tiges accessoirisées simplement de matériaux de récup. (Boutons, Capsules de bouteille, fil de pêche, fil de cuivre, cuir, coquillages, bois…etc)

- La Mort : bois flotté, os, coquillages

- Les Animaux : 
– Les Plaintifs : un asticot, une mouche, un aigle, un chien, un lièvre, un loup, une baleine, une sardine / boulons, fil de fer, perles, papier calque, vieux parapluie, pomme de pin, balai, lunettes de piscine, toile de jute, boutons, sacs plastique, boite en fer… sont autant d’éléments composant ces marionnettes…     
– Les amis : deux escargots, deux oiseaux et un papillon associent également les boites de conserve, le tissu, et des objets détournés.
Ces marionnettes sont foisonnantes comme les questions de l’enfant, comme un univers imaginaire. 


Distribution

Conception marionnettes : Carine HEMERY
Adaptation texte et Manipulation : Abigaïl DUTERTRE et Carine HEMERY
Regard extérieur : Zélie TRONQUOY – Lumières : Jean-Paul DUCHÉ – Construction décor : Olivier BERTHEL – Bande son original : Mathieu GABORIT

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credit photo zélie tronquoy

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