Sur le vif

  Paule est une fable aigre-douce poéticoburlesque sur le dérèglement climatique, la possibilité de disparition des mondes glacés et le syndrome de l’autruche. Et si l’Homme s’avérait être le digne descendant de l’autruche, qu’adviendrait-il ?

 

Submergé par une actualité débordante, un conférencier interrompt sa conférence consacrée à l'Autruche. Aux prises avec un mystérieux syndrome auquel l'animal n'est pas étranger, il précipite ses deux assistants dans une histoire d’amour qui le ronge à petit feu. Les histoires d’amour écrites à la plume d’autruche finissent-elles toujours mal ? Faisant la part belle au théâtre d’objets et aux arts visuels, la compagnie Les Décintrés (en costume) s’empare de la problématique brûlante du réchauffement climatique et déploie son univers onirique nourri d’objets du quotidien détournés, de photographies et d’images filmées. Au carrefour des XIXe et XXe siècles, leur imaginaire teinté d’absurde, d’humour et de légèreté est un antidote bien salutaire à ce que l’avenir nous réserve.

 

Intention

Paule appartient à un cycle polaire que la compagnie Les Décintrée (en costume) a entamé avec la création de La Collection Shackleton en janvier 2017. Cette création était un hommage avoué au grand explorateur des mondes polaires.
S’appuyant sur le récit d’une incroyable histoire de survie (expédition de 1914 -1916), il s’agissait pour nous de célébrer l’intelligence d’un homme qui, par une écoute et un profond respect des mondes glacés, a permis de sauver la petite humanité de l’équipage de l’Endurance. Une histoire en forme de défi pour l’homme occidental de l’époque.
A la fin de cette création, il nous est alors paru évident qu’un deuxième volet s’imposait.
Habités par un profond désir de considérer la banquise à la lumière de ce qu’elle advient aujourd’hui, nous sommes conscients que l’activité humaine la met en péril dans un avenir proche. Ironie du sort, l’homme non plus, ne s’en tira pas à si bon compte.
Sans mauvais jeu de mot, la thématique du réchauffement climatique s’imposait donc, urgente et brûlante.
La compagnie Les Décintrés (en costume) développe un travail visuel, poétique et sensible.
Avec Paule et face à l’annonce de cette tragédie, nous souhaitons porter une dimension philosophique et Morale à la relation de l’homme avec la banquise qui, placée en première ligne, en fait une digne représentante de la Nature, et un marqueur important du dérèglement climatique. Cet éclairage nous l’avons voulu perceptible à la jeune génération , héritière d’un état du monde que leurs aînés sont en passe de leur céder.
Avec Paule, le tragique se nourrit d’absurde, de légèreté et de burlesque. Ces valeurs sont de salutaires antidotes à la chute d’une épée de Damoclès. Il ne s’agit donc pas de céder du terrain au catastrophisme ou au fatalisme, ni d’activer l’aiguillon du pathos. Il s’agit plutôt d’interroger l’homme et son action, à travers sa relation à la nature, et plus largement à travers sa relation à l’Autre.

Distribution

Mise en scène : Emmeline Beaussier
Écriture : Emmeline Beaussier/Jean-Pierre Hollebecq
Avec :
Marie Pierre Pirson : Séverine/Paule
Jean Pierre Hollebecq : Alexandre/Aristide
Serge Pillot : Le conférencier/le narrateur
Création lumière : Dominique Ryo
Univers sonore : Thierry Küttel
Régie lumière et vidéo : Eric Priano
Costumes : Florie Bel
Construction décors et machinerie : Gilles Beaussier
Film : Emmeline Beaussier

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