Sur le vif

Rose parle comme une nouille.

Dans sa bouche, les grandes personnes deviennent des lampadaires, les bisous des ventouses et les chats des moustaches à cul. Les médecins disent que Rose est une petite fille très intelligente, très émotive, avec un énorme défaut de langage.

 Alors elle s'entraîne sur le chemin de sa nouvelle école : "Bonjour, je m'appelle Rose et je suis nouvelle." Mais face à la classe, ça donne : "Bon levant, je suis neuve, et mon nom d'avant est Rose." Et tout le monde la regarde comme une bête curieuse.

Heureusement, une fois dans la cour, Rose se révèle très forte pour jouer à chat et ne pas se laisser " ennuimerder " par les Sixièmes qui adorent taper sur les petits. Ça impressionne. Il faut dire que Rose n'a pas la langue dans sa poche...

Lorsque Rose se "croche-patte" la langue le monde s’empli de poésie et d’émotion. Avec un formidable aplomb, Rose remet en question les règles et les conventions.

Avec cette création, Le Mouton Carré voudrait rappeler ce que l’on oubli trop souvent dans notre société : la différence est une richesse.

Sur scène, des fils sont tendus. Sur ces fils viennent s’accrocher les personnages qui peuplent la vie de Rose.

Teaser Rose

Intention

Le langage de Rose a quelque chose à voir avec la poésie.
Tout comme la poésie, ce langage donne naissance à des images et à des atmosphères singulières auxquelles il nous a paru évident de donner vie au travers d’objets. Pour restituer sa manière d’appréhender le monde, nous avons choisi de mettre en scène et d’animer des vêtements.

Sur scène, des fils sont tendus.
Sur ces fils viennent s’accrocher les personnages qui peuplent la vie de Rose.

Ce roman, écrit à la première personne, nous fait voir le monde à travers les yeux de cette petite fille peu ordinaire et nous plonge au cœur de son intériorité. Pour autant, elle n’est pas enfermée dans son monde, bien au contraire, elle est actrice de sa propre vie. Cette notion essentielle, nous avons choisi de la traduire sur scène par la manipulation  » à vue  » de tous les personnages.

Alors que la comédienne qui interprète Rose donne corps et vie aux personnages, le musicien leurs prête sa voix et se fait le relais de la musicalité du texte. En effet, avec ce récit, Colas Gutman nous amène à réfléchir aux mots, à leurs sonorités. A l’image de son écriture délicatement rythmée et mélodique, le tandem comédienne-musicien s’attache à incarner la poésie de Rose tant de manière visuelle que de manière sonore.

Ainsi, le dynamisme, la joie de vivre et la  » combativité  » de Rose trouvent naturellement un écho dans la percussion d’une batterie. Ses émotions, elles, résonnent dans le souffle d’un accordéon. L’univers sonore, accompagné de petits rien, se dessine sous nos yeux grâce à une cloche, une tasse, un bidon, un déchausse bottes, un petit bout de bois…

Au-delà du réalisme, notre intention est de donner à voir, à entendre et à ressentir, avec le petit décalage qui lui est propre, le monde intérieur de Rose.

Bénédicte Gougeon

Distribution

Direction Artistique, Scénographie & Création marionnettes : Bénédicte Gougeon
Mise en scène : Nathalie Avril
Création Musicale : Romain Baranger
Création Lumière : Jordan Lachèvre

Avec:
Jeu & Manipulation : Bénédicte Gougeon
Musique & Univers Sonore : Romain Baranger