Sur le vif

Depuis son exil forcé, Modestina, ex première et dernière dame de Praoudie, pays fournisseur officiel de glaçons dans le monde entier, dérive sur un bout d’iceberg. Dans un dernier sursaut (de rédemption), c’est depuis son bureau flottant, qu’elle accepte de nous faire le récit de comment nous en sommes arrivés là. Elle remet « debout » son passé, au sens propre comme au sens figuré, pour faire parler ses souvenirs de papier. Elle rejoue ainsi à qui veut l’entendre sa vraie fausse histoire, ça froisse, ça coupe, ça déchire, et ça s’enflamme parfois. Y a-t-il une issue possible à cette course en avant ? Modestina nous révèle ce qu’il y a de plus humain dans l’individu : le ridicule et la vanité dans ce besoin d’intervenir sur tout, tout le temps, jusqu’à la destruction et l’effondrement de son propre monde. 

Le personnage de Modestina, vient pointer nos travers et nos humanités avec humour. C’est à la fois grinçant et drôle. L’omnipotence de ce personnage se traduit au fil du récit qu’elle fait de sa vie par le biais de ses jeux de manipulation. Nous la regardons, forte de ses pleins pouvoirs, qu’elle exerce sur les instruments et pantins qu’elle utilise pour raconter sa fable. Tout semble vrai ou presque... En tout cas, nous prenons le parti du rire!

Intention

La création se construit grâce à une écriture de plateau, à partir du matériau choisi: le PAPIER.
Le papier, sous toutes ses formes, dimensions, qualités, textures, pour dire et donner à voir, à la fois , ce sentiment de toute puissance et de folie destructrice de l’humanité par le biais du personnage de Modestina.
Le papier, nous sert de miroir, il est le support à partir duquel les spectateurices peuvent se voir et se regarder:
lire l’histoire, mettre debout les figures de papier pour venir nous raconter le passé, et en même temps envisager l’avenir dans sa faculté à pouvoir accueillir les récits futurs.
Ces personnages de papier, ces pantins de la fiction s’agitent dans leur monde, à l’intérieur de l’île bureau posée là dans la boîte noire du théâtre. Une mise en abîme sur le plateau nu du théâtre, d’un monde dans un monde, de nous spectateurices en train d’assister à l’apocalypse, au sens étymologique du terme, c’est à dire à notre propre dévoilement.

Distribution

Conception et écriture:
Rebecca Bonvin et Alexandra Vuillet
Mise en scène et scénographie: Alexandra Vuillet
Jeu et manipulation – Recherche visuelle et collages: Rébecca Bonvin
Manipulation et régie plateau: Sandy Tripet
Construction: Laura Cros et Marine Dubois
Facture des marionnettes et accessoires:
Sandy Tripet et Marine Dubois
Lumières: Claire Firmann
Musique: Stéphane Mayer
Costumes: Samantha Landragin
Maquillage-coiffure: Johannita Mutter