L’art de la marionnette, souvent perçu selon les sociétés dans une perspective récréative, rituelle ou magique, peut aussi avoir des vertus thérapeutiques. Les enfants, très réceptifs à l’imaginaire porté par les petites figurines qu’ils façonnent eux-mêmes, peuvent à cette occasion verbaliser de façon indirecte mais souvent très limpide leur difficulté d’être.
Pouvoir jouer de sa marionnette, pouvoir être ou faire semblant d’être un autre, jouer de ces identifications multiples, les éprouver en soi procurent de multiples ressentis émotionnels passés ou présents. Avec ses caractéristiques d’objet créé-perdu-retrouvé, la marionnette permet au sujet d’être à la fois lui-même et un autre. Cette ambiguïté des rôles et des fonctions permet au « je » de se décliner sous divers masques, de se cacher ou de se dévoiler, autorisant le sujet à se reconnaître multiple, partagé, animé des désirs contradictoires qui sont ceux de la nature humaine.
Adeline Monjardet propose un guide complet pour comprendre et pratiquer cette médiation thérapeutique à la fois efficace et ludique. A l’aide d’exemples concrets, puisés dans son expérience d’une vingtaine d’années dans divers lieux soignants et en maison de quartier, elle livre les modalités de création d’ateliers thérapeutiques avec des marionnettes et rend compte des possibilités qu’ils offrent.